Publié le 23/06/2020
Le Maroc a détecté ses premiers cas de covid-19 au début du mois de mars chez des touristes étrangers à Marrakech et Fès. Rapidement, l'état d'urgence sanitaire a été décrété le 20 mars, accompagné d'un plan de mesures similaires à celles adoptées en France : fermeture des frontières, des établissements scolaires, universités, commerces et lieux publics, arrêt du transport aérien et des transports nationaux inter-urbains, confinement, déplacements limités avec autorisation exceptionnelle signée par l'administration, port obligatoire du masque, etc. La population marocaine a vu d'un bon œil ces mesures sanitaires, saisissant la gravité de la pandémie qui s'est très vite propagée, et malgré des difficultés économiques s'annonçant pour grand nombre d'entre eux.
Les agents de la Région Fès-Meknès, partenaire de la Région Centre-Val de Loire, et moi-même avons été mis en télétravail, avec des moyens parfois limités pour les agents marocains d'assurer une continuité. Nous essayons tout de même de maintenir le contact et réalisons le rôle des nouvelles technologies et des différentes plateformes d'échanges à distance dans un tel contexte. La pandémie a ralenti les projets de la coopération et la plupart des actions sont reportées à septembre en attendant une meilleure visibilité. Toutefois, une baisse d'activité est anticipée chaque année durant le mois de Ramadan qui a eu lieu cette année en mai.
Ce mois sacré dans l'Islam, dédié au jeûn, au recueillement spirituel et aux rassemblements avec les proches, a été particulièrement chamboulé par les mesures de restriction. Malgré tout, les formes d'entraide et de solidarité, déjà bien présentes au Maroc, se sont renforcées durant la crise.
L'état d'urgence a été prolongé au Maroc jusqu'au 10 juillet, avec une première phase de déconfinement progressif selon les régions. Les entreprises, commerces et services sont autorisées à reprendre leur activité au niveau national. Fès est encore en zone de restriction, avec maintien du confinement de la population (excepté pour les travailleurs sur attestation des employeurs). Malgré cela, un air de déconfinement anticipé plane dans les rues et les espaces publics, qui sont réinvestis par les habitants. Les contrôles policiers se sont relâchés, les chauffeurs de taxi, parfois connus pour leur rudesse, chantonnent, et les sourires s'affichent sur le visage des passants. Tous semblent avoir retrouvé une once de légèreté, malgré les impacts socio-économiques de la pandémie.
Alors que le monde était durement touché par le Covid-19 durant les premiers mois de l'épidémie, l'Inde, sous-continent peuplé de quelques 1 milliard 300 millions d'habitants semblait avoir été comme épargnée par le virus. Se référant à ses camarades français et italiens, le Premier Ministre indien Narendra Modi, chef suprême de la plus grande démocratie au monde, déclarait le 24 mars un confinement général et soudain à grand coup de discours sur la distanciation sociale et de démonstrations de patriotisme sonore accompagnées par les initiatives de sensibilisation des Corona Cops. L'Inde, ce pays flamboyant et tumultueux de foule, d'odeurs, de bruits et de couleurs, s'est alors vidée de son activité, de son encombrement, et même de sa pollution, comme figée sous un ciel bleu azur dans un calme étrange et inhabituel.
Calme en apparence seulement, car malgré les initiatives et programmes d'aide lancés par le gouvernement fédéral et jugés insuffisants par bon nombre de médias et intellectuels (« tribune d'Arundhati Roy, Le Monde »), les inégalités sociales et économiques se sont révélées plus visibles que jamais alors qu'une partie de l'Inde restait docilement cloitrée chez elle et que l'autre, privée du jour au lendemain d'un emploi et d'un revenu déjà précaire fuyait la misère et la faim en un exode urbain sans précédant.
Les confinements se sont alors succédé comme de nouvelles versions de logiciels informatiques dont la version est proportionnelle au nombre de cas actifs, toujours croissant : d'abord le 2.0, puis 3.0, 4.0 et enfin en ce 1er juin, l'ultime mise à jour, le 5.0, à la fois re-confinement pour les centres épidémiques et dé-confinement pour les autres. Peu à peu, l'Inde a repris de ses couleurs, de son tumulte et de sa grisaille polluante.
À Pondichéry, petite ville provinciale de 244 000 âmes où est établi mon bureau en tant que Volontaire de Solidarité Internationale chargée du suivi des actions de coopérations avec l'Inde pour la Région Centre-Val de Loire, le Corona se fait discret. Les rues se sont vidées puis peu à peu repeuplées, les visages ont disparus derrières des masques de toutes formes et couleurs mais les sourires sont restés. Le Corona, on en parle partout, on s'en méfie un peu…pas beaucoup. Pondichéry fait face et reste la bien nommée « Pondichéry la Douce ».
Concernant la coopération et ses projets, délégation d'officiels et artistes ligériens ont réussi à traverser les mailles du filet en février, parfois de justesse. Les rencontres ont soudainement cessé, whatsapp et les conférences visio se sont imposés. Les partenaires indiens, peu fidèles à leur réputation de Maîtres des Technologies n'en sont pourtant pas friands et les échanges se sont d'autant raréfiés, qu'il a fallu gérer la crise : les étudiants indiens ou étrangers à rapatrier et renvoyer, les examens à organiser pour les universités, la suspension de l'activité majeure qu'est le tourisme et sur lequel se reposent grandement Pondichéry et le Tamil Nadu, l'annulation des évènements et projets culturels, le rapatriement en urgence des français surpris par la fermeture soudaine des frontières pour les autorités françaises en Inde…
Pourtant les contacts ont été maintenus depuis le début, au compte goutte, certes, mais bien établis ; des nouvelles sont échangées, des opportunités pour la suite sont avancées, les évènements sont décalés et de nouveaux projets sont lancés. Il est vrai qu'il faudra attendre un peu, être patient avant de pouvoir se projeter réellement mais en attendant rien n'est fini et la coopération se poursuit !
9 rue St Pierre Lentin, 45041 Orléans cedex 1
Type de structure : Collectivité territoriale
Représentant : M. François BONNEAU (Président)
Pays d’intervention : Allemagne, Chine, Inde, Laos, Mali, Maroc, Mauritanie, Pologne, République tchèque
Secteur(s) d'intervention : Appui – Conseil – Formation, Croissance économique - Emploi, Eau - Assainissement, Gouvernance, Tourisme
La Région Centre mène des actions de solidarité internationale sur neuf zones partenaires. Elle participe dans le même temps à l'appui et au financement des acteurs régionaux de la coopération.
CENTRAIDER est un réseau régional multi-acteurs, au service de toutes les structures engagées dans des projets de coopération décentralisée et/ou de solidarité internationale (collectivités territoriales, associations, établissements scolaires, hôpitaux, universités, etc.). CENTRAIDER s'est fixé pour objectif l'amélioration des pratiques des acteurs de la coopération et la solidarité internationale.
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