Améliorer les conditions de vie des populations locales en agriculture, santé et habitat

Le développement des techniques alternatives à la culture itinérante sur brûlis

Les ADM envisagent dans un premier temps l'organisation de formations aux techniques culturales alternatives à la culture itinérante sur brulis, puis dans un deuxième temps, un accompagnement technique et financier à destination des planteurs afin de leur faciliter cette transition vers une agriculture durable.

Les planteurs ont constaté les effets du changement climatique, très perceptibles à Messaména et qui s'aggravent d'année en année :

• Allongement des périodes sèches,
• Diminution des précipitations,
• Baisse régulière des rendements agricoles depuis 5 ans,
• Baisse du niveau des nappes phréatiques et assèchement des puits,
• Tarissement des sources,
• Assèchement des rivières

Ils sont conscients que les surfaces consacrées à l'agriculture itinérante sur brûlis participent à la déforestation, à la dégradation des sols et au dérèglement climatique. Ceux-ci doivent régulièrement abandonner leurs terres vite épuisées et doivent s'éloigner de plus en plus de leurs villages pour en trouver des plus productives. L'objectif de cette action « agriculture durable » est de faire évoluer la pratique de la culture itinérante sur brûlis, pratique destructrice de la forêt, vers d'autres techniques culturales alternatives. Les nouvelles pratiques culturales proposées sont basées sur l'agroforesterie, l'élevage extensif en enclos, les rotations, la couverture des sols, le compostage. La démarche est bien perçue par les membres du GAFPAMS qui ne savent comment s'y prendre techniquement, ils demandent donc à être formés et aidés pour faire évoluer leurs pratiques agricoles.

Contexte

En absence de réseau d'électrification rurale, l'accès à l'énergie solaire participe à l'amélioration de l'habitat.

Aujourd'hui pour s'éclairer, les habitants utilisent des lampes à pétrole, ce qui n'est pas sans inconvénients, notamment le coût du combustible, la dangerosité des stockages de pétrole.

Une première tranche de près de 90 équipements est maintenant terminée. Un nouveau programme d'équipements solaires est envisagé.

Il est proposé deux types d'équipements individuels :

               – La torche solaire

Ce matériel est identique au modèle déjà proposé lors de l'opération précédente. Il est composé d'un panneau solaire et d'une torche mobile avec batterie intégrée, à un coût de 21 000 FCFA (30 euros).

               – L'installation solaire

Elle est constituée d'un panneau solaire à fixer sur la toiture, d'une batterie, d'un contrôleur de charge, de 4 lampes ayant chacune 5 m de fil permettant d'alimenter plusieurs pièces de l'habitation, de connexions pour la recharge de téléphones mobiles. Son coût actuel est de 150 euros.

La formation continue d'une équipe de techniciens est nécessaire pour réussir cette action, assurer la maintenance des équipements, mais aussi s'assurer du devenir des déchets qui résulteront du développement de cette énergie,  et de leur traitement dans des filières de valorisation ou d'élimination adaptées.

Agriculture durable :

Notre association ne peut pas intervenir dans le domaine de la déforestation légale et illégale constatée dans le grand bassin du Congo et au Cameroun en particulier, mais nous savons que l'agriculture itinérante sur brûlis est une autre cause de déforestation, et sur celle-ci nous pouvons et devons agir. Si le dérèglement climatique est un constat mondial, celui-ci est aggravé localement par les températures dégagées lors des incendies de forêt volontaires avant la mise en culture des parcelles brûlées.

Le projet s'inscrit dans le contexte global de la lutte contre la déforestation provoquée par l'agriculture sur brûlis et les dérèglements climatiques engendrés par cette déforestation.

Le ministère de l'agriculture et du développement rural commence à produire des directives sur ce sujet et leurs représentants locaux souhaitent nous accompagner dans cette démarche car eux-mêmes ne sont pas formés pour apporter les conseils aux paysans pour les faire évoluer dans leurs pratiques. Nous avons donc prévu de travailler en partenariat sur ce sujet.

Partenaires locaux

Coopérative GAFPAMS (Groupement d'Auto-développement des Familles de Planteurs des Arrondissements de Messaména et de Somalomo)

Délégation du ministère de l'agriculture et du développement rural de Messaména

Objectifs du projet

–        Protéger la forêt pour limiter les effets du changement climatique et la biodiversité,

–        Sauvegarder les sols et restaurer la fertilité des jachères les plus proches des habitations,

–        Améliorer la productivité et assurer la sécurité alimentaire des villageois,

–        Produire une alimentation de qualité,

–        Protéger la santé des populations,

–        Améliorer les revenus des paysans.

Activités

–        Pose d'installations solaires

–        Réalisation de clôtures avec des matériaux locaux et du grillage

–        Construction des abris pour animaux

–        Achat de matériel d'élevage : abreuvoir, mangeoires

–        Achat des animaux

–        Plantation d'arbres et arbustes de production

–        Création de fosses à compost

Résultats

–        A la fin du projet , nous attendons la pose d'une quarantaine d'installations solaires sur 4 ans, en plus des 90 déjà en service depuis 2020

– à la fin du projet, nous attendons que le plus grand nombre de paysans se soient convertis à des techniques culturales autres que la culture sur brûlis,

– à la fin du projet, nous attendons que les surfaces brulées aient considérablement diminué,

– à la fin du projet, nous attendons que la plupart des planteurs développent les élevages en enclos de volailles, moutons, chèvres ou porcs, pour les intégrer dans les rotations.