Fiche technique n°4 – L’arbre à problèmes : un outil d’analyse prospective

Cette fiche présente un outil méthodologique simple permettant de visualiser et d’analyser une situation problématique.

Etape 1 – Pourquoi faire un arbre à problèmes ?

L’arbre à problème est un outil méthodologique très simple, qui permet de schématiser pour mieux analyser une situation problématique. Cet exercice vous oblige, à partir d'une demande formulée par votre partenaire, à vous poser les bonnes questions. Hiérarchiser les besoins (plus on est loin du tronc de l'arbre, moins les besoins sont importants) vous aide à formuler les actions considérées comme prioritaires.

Etape 2 – Comment faire un arbre à problèmes ?

L'idée est de réfléchir aux relations de causes à effet entre les différents facteurs qui sont à l'origine des problèmes constatés. Ce travail s'effectue en trois temps :

  1. Enoncez clairement et précisément le problème central. Il sera la base du tronc de l'arbre.
  2. Identifiez ses causes principales et secondaires (les racines du problème).
  3. Identifiez ses conséquences (les branches) et ses effets secondaires (ramifications).

Construire un arbre à problème est un travail de longue haleine. Pour qu'il soit d'une plus grande efficacité, réunissez vous à plusieurs. N'hésitez pas à décomposer le problème sur plusieurs échelons.

Etape 3Quel lien entre l'arbre à problèmes et mon projet ?

Une fois les causes et les conséquences identifiées, il vous est possible de proposer des solutions pertinentes. Il peut vous aider à préparer une mission exploratoire (confirmer ou non ses idées, ses hypothèses). L'arbre à problème vous permet surtout de définir la stratégie du projet à venir. Une fois l'arbre terminé, on en construit un second :

  • On remplace le problème par l'objectif,
  • On remplace les causes par les activités à mettre en place pour atteindre cet objectif,
  • On remplace les conséquences par les résultats attendus du projet.

Exemple d’arbre à problèmes à partir d’un cas concret

Vous êtes Malien et vivez en France depuis cinq ans. Vous avez envie de contribuer au développement de votre pays d'origine mais vous ne savez pas trop comment faire. Vous avez récemment rencontré en France, lors d'un débat organisé dans le cadre du Festival des Solidarités, un ingénieur hydraulique spécialisé dans les questions d'accès à l'eau en zone sahélienne. Vous discutez avec lui des difficultés d'accès à l'eau potable que rencontre votre village d'origine, Taghouf.

Taghouf est un village situé au nord Mali, on y accède uniquement par une piste.  Dans le village, la population est majoritairement composée de Touaregs, de Kel et de Tamoulaytes. Les villageois sont des pasteurs, éleveurs de vaches, moutons, chèvres, dromadaires. Cette région souffre d'un grand retard de développement et de la sécheresse depuis plus de trente ans. La commune dispose de faibles moyens financiers. L'indice de scolarisation des enfants de moins de 15 ans est de 55% seulement. Une école est néanmoins implantée au cœur du village. Une radio locale s'est implantée localement mais seulement 20% de la population possèdent une radio. L'accès à l'information est donc très limité. Taghouf dispose d'un dispensaire à proximité du village. L'économie locale est basée avant tout sur l'agriculture.

Les villageois sont dépourvus de système d'accès à l'eau potable. Le village dispose d'un puits d'eau de ruissellement mais l'eau est croupie et impropre à la consommation humaine voire animale. De plus, ce point d'eau est très éloigné du village et suppose de longues heures de marche pour y accéder. Ainsi, les femmes et les enfants consacrent de longues heures à cette tâche.
Le fleuve Niger n'est qu'à 8 kms mais il s'ensable. Ses crues ne remontent plus jusqu'au village et les bactéries et parasites se développent à toute vitesse dans l'eau. Le choléra est présent dans les eaux du Niger. Les villageois n'ont pas connaissance des principales règles d'hygiène. De plus, suite à une enquête, il en ressort que la population n'a pas conscience des risques liés à la consommation d'une eau non-potable. Cette consommation d'eau insalubre entraîne de nombreuses maladies et le taux de mortalité de la population est croissant. Par ailleurs, le temps consacré à l'acheminement de l'eau pour les familles empêche notamment les femmes d'avoir une activité économique.

La méthodologie utilisée pour mettre en place ce projet sera celle de l'arbre à problème. Cet exercice nous aidera par la suite à définir le cadre logique, document fréquemment exigé par les bailleurs de fond.

Cet exercice fait apparaître plusieurs chemins (stratégies) possibles. Il s'agit donc de choisir la stratégie d'intervention la plus réaliste. Vous ne pouvez pas intervenir sur tous les champs : il faut se focaliser sur un facteur qui permettra de limiter les causes du problème.

Dans cet exemple, vous pouvez opter pour une stratégie hydraulique ou une stratégie santé. Votre choix dépendra de vos compétences, de l'intervention des autres acteurs dans le développement et des moyens mis à disposition. Vous pouvez alors, passer à l'étape suivante, la planification, et construire le cadre logique de votre projet (cf. Fiche pratique n°5).

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